Sceau chinois
L'Art du sceau chinois (gravure et sculpture des sceaux) est l'un des quatre arts traditionnels avec la peinture chinoise, la calligraphie et la poésie. L’empreinte rouge personnelle du sceau fait partie intégrante d’une œuvre d’art chinoise, car elle est non seulement la signature de l'artiste de la peinture ou la calligraphie, mais aussi une touche essentielle pour l’agrémenter.
Un sceau typique est généralement gravé sur un petit bloc de pierre à l'aide d'un couteau spécial selon une calligraphie donnée. Le matériau utilisé pour la sculpture peut être la pierre, le cristal, le jade, le métal, l’ivoire, le bois ou encore le caoutchouc, etc… Mais la pierre reste encore le matériau de prédilection pour la sculpture. Les pierres les plus précieuses et célèbres pour la sculpture en chine sont les pierres de Changhua, Qingtian, Shoushan et Balin.
Les caractères chinois gravés sur un sceau peuvent être en relief (Yang ou masculin) ou dans la pierre (Yin ou femelle ou intaille).
La gravure des sceaux est un art ancien. On a retrouvé ainsi trois sceaux à Anyang, l'ancienne capitale de la dynastie Shang (1600 av. JC - 1046 av. JC). Bien qu'il ne soit pas certain que les trois sceaux soient de la dynastie Shang, ils sont certainement les plus anciens jamais découverts en Chine. Les sceaux sont apparus, comme pratique courante, au cours de la période des Royaumes combattants (475 av. JC - 221 av. JC). Depuis ils sont progressivement devenus un élément indispensable pour la signature des documents légaux importants. Un sceau officiel représente le pouvoir. Les sceaux ont évolué et prospéré sous la dynastie des Han (206 av. JC - 220). La fonction des sceaux a également changé au cours des dynasties. Certains ont continué à être fabriqués dans un but fonctionnel, tandis que d’autres ont été réalisés uniquement dans un esprit artistique. Bien sûr, certains regroupaient ces deux desseins à la fois.
La gravure des sceaux est étroitement liée à l'écriture chinoise car, après tout, la plupart d’entre eux portent des caractères chinois. Les caractères chinois ont connu de nombreux styles différents au cours de la longue histoire chinoise, ce qui se reflète sur les sceaux. Par ailleurs, les caractères chinois qui y figurent ne sont souvent pas des copies exactes de l'écriture car ils doivent s’adapter aux petites tailles des sceaux. Par exemple, le style Xiaozhuan développé durant la dynastie Qin (221 av. JC - 207 av. JC) n’était généralement pas gravé tel quel. Ce style de forme relativement ronde ne s’accordait pas à la forme carrée des sceaux, il a donc été souvent normalisé sur les gravures, pour devenir plus régulier et carré et trouver un meilleur équilibre. Ce qui à son tour, a favorisé le développement de l'écriture chinoise.
Les sceaux traditionnels chinois sont très polyvalents. Généralement, il y a des sceaux de noms, de mots ou de phrases, des sceaux officiels, et des sceaux d'image. Le contenu pourrait être n'importe quoi, comme un mot favori, une devise, un nom d'objet ou de chose, etc… Le style de gravure varie aussi grandement et dépend principalement de deux facteurs, le style utilisé et l'expression de l'artiste. Comme nous le savons, il y a plusieurs styles calligraphiques chinois, même si zhuan est le style de caractères le plus couramment utilisé pour les sceaux. La sculpture de l'artiste peut être simple ou abstraite, et ainsi être très différente, même avec le même style de caractères.
Aujourd'hui, les sceaux jouent encore un rôle important dans la vie quotidienne du peuple chinois. Ils sont utilisés pour signer les documents importants, tels que l'achat d'une maison. Les cachets rouges sont visibles sur tous les documents officiels. Sans cachet rouge sur les papiers, vous ne pouvez pas faire grand-chose en Chine. Vous les avez probablement remarqués sur votre passeport si vous avez été en Chine.
Le rouge est la couleur de la chance pour les Chinois. Et elle frappe aux yeux sur une œuvre ou un document, de façon à donner de l'importance au cachet, en dépit de sa petite taille.
La sculpture des sceaux en tant qu'art est toujours très appréciée en Chine et les prix de certains sceaux rares ont explosé ces dernières années. Un sceau impérial de l'époque Qianlong (1736-1795) a été adjugé 1,12 millions d’euros fin 2012.