Les représentations du dragon chinois

Les représentations du dragon chinois

Le dragon a été représenté sous des formes bien différentes au cours de la longue histoire chinoise.

Représentations néolithiques

De nombreuses représentations de dragons ou apparentés ont été trouvées dans les sites archéologiques de la période néolithique dans l'ensemble de la Chine. Les sites de la culture Yangshao à Xi'an ont mis à jour des pots en argile avec des motifs de dragon. La culture Liangzhu a également produit des objets avec des dragons. Les sites de la culture de Hongshan (Mongolie intérieure actuelle) ont dévoilé des amulettes de dragon en jade sous la forme de dragon-porc.

Une des premières formes était le dragon-porc. C'est une créature enroulée et allongée avec une tête ressemblant à un porc. Le caractère pour le « dragon » dans la toute première écriture chinoise a une forme enroulée semblable, de même que les amulettes de dragon en jade de la période Shang, plus tard.

Les représentations classiques

Il y a « neuf types classiques » de dragons représentés dans l'art et la littérature chinoises, neuf étant un nombre auspicieux dans la culture chinoise.
  • Tianlong : le dragon céleste
  • Shenlong : le dragon spirituel
  • Fucanglong : le dragon des trésors cachés
  • Dilong : le dragon souterrain
  • Yinglong : le dragon ailé
  • Jiaolong : le dragon à cornes
  • Panlong : le dragon enroulé qui habite les eaux
  • Huanglong : le dragon jaune, qui a émergé du fleuve Luo pour montrer à Fuxi les éléments de l'écriture
  • Le Roi dragon

En plus de ces derniers, il y a neuf enfants dragon, qui sont mis en évidence dans les décorations architecturales et monumentales.

  • Le premier fils est appelé bixi : il ressemble à une tortue géante et est bon pour porter des poids importants. On le trouve souvent comme base en pierre sculpée pour les plaques des monuments.
  • Le second fils est appelé chiwen : il ressemble à une bête et aime voir très loin. On le trouve toujours sur les toits.
  • Le troisième fils est appelé pulao : il ressemble à un petit dragon, et aime hurler. Ainsi on le trouve toujours sur les cloches, gongs...
  • Le quatrième fils est appelé bi'an : il ressemble à un tigre, et est puissant. On le trouve souvent sur les portes de prison pour effrayer les prisonniers.
  • Le cinquième fils est appelé taotie : il aime manger et on le trouve sur les articles liés à la nourriture.
  • Le sixième fils est appelé baxia : il aime être dans l'eau, et on le trouve sur les ponts.
  • Le septième fils est appelé yazi : il aime tuer, et on le trouve sur les épées et les couteaux.
  • Le huitième fils est appelé suanni : il ressemble à un lion et aime la fumée. On le trouve habituellement sur les brûleurs d'encens.
  • Le plus jeune est appelé jiaotu : il ressemble à une conque (coquillage) et n'aime pas être dérangé. Il est employé sur la porte d'entrée ou le seuil.

Il y a deux autres espèces de dragon (inférieures), le jiao et le li, tous deux sans corne. On dit que parfois le jiao est le dragon femelle. Le mot est également employé pour se rapporter à des crocodiles et à d'autres grands reptiles. Le li serait une version jaune du jiao. Considérant que le dragon est la plupart du temps vu comme auspicieux ou sacré, le jiao et le li sont souvent dépeints comme mauvais ou malveillants.

Les orteils du dragon

Les dragons impériaux chinois ou coréens ont cinq orteils sur chaque pied ; les dragons indonésiens en ont quatre et les dragons japonais trois. Pour expliquer ce phénomène, la légende chinoise dit que bien que les dragons proviennent de Chine, plus le dragon s'éloignait, moins il avait d'orteils, et que les dragons n'existent qu'en Chine, en Corée, en Indonésie, et au Japon parce que s'ils voyageaient plus loin ils n'auraient plus aucun orteil pour continuer. La légende japonaise a une histoire opposée, pour répondre à la légende chinoise, à savoir que les dragons viennent du Japon, et plus ils voyageaient loin, plus les orteils se développaient et en conséquence, s'ils allaient trop loin ils auraient trop d'orteils pour continuer à marcher correctement. Ces théories sont rejetées en Corée et en Indonésie.

Il existe autre interprétation : selon plusieurs sources, y compris les documents officiels historiques, les dragons chinois ordinaires avaient quatre orteils - mais le dragon impérial en avait cinq. C'était une offense capitale pour n'importe qui d'autre que l'empereur d'utiliser le motif de cinq griffes de dragon. Les sources coréennes semblent être en désaccord (ou peut-être en accord) avec cette théorie, car le dragon impérial dans le palais Gyeongbok a sept griffes, sous-entendant sa supériorité sur le dragon chinois ; naturellement, cette image du dragon est cachée dans les combles du palais et n'est pas totalement visible, même pour ceux qui savent qu'elle s'y trouve, ce qui suggère que bien que les Coréens antiques le pensaient supérieur, ils savaient également qu'il aurait été une offense pour la cour impériale chinoise. Le dragon de style Han a également 3 griffes, ce qui explique comment le dragon à 3 griffes est arrivé au Japon dans la période Tang.