L'écriture des noms chinois
Comme les noms de lieux, les noms de personnes d’origine ethnique Han c'est-à-dire le peuple chinois historique, prennent de nombreuses formes, et les règles qui régissent leur écriture sont assez complexes. En règle générale, les noms chinois peuvent être divisés en deux catégories: formels et informels.
Les noms formels
Les noms formels sont composés de deux parties, xìng (le nom de famille) et míng (le prénom). Dans l'usage, le nom de famille précède toujours le prénom.
Presque tous les noms de famille de l'ethnie Han sont monosyllabiques, seul un petit nombre est formé de deux syllabes. Au moins cinq mille noms ont été utilisés par les Han au cours de leur histoire, mais seulement quelques centaines sont encore couramment utilisés aujourd'hui.
Les prénoms chinois dans les temps anciens étaient le plus souvent monosyllabiques, mais de nos jours ils ont tendance à se composer de deux syllabes. Une caractéristique des noms anciens Han, et qui est généralement une source de confusion, est que les hommes possédaient plusieurs prénoms : en plus d'un míng, ils utilisaient également un zì (attribué lorsqu’ils atteignaient l'âge adulte) et un hào (adopté plus tard dans la vie). Le héros de la dynastie Song, Yuè Fēi était aussi connu sous le nom de Yuè Péngjǔ; Fēi était son míng et Péngjǔ son zì. Le poète Song, Sū Shì était aussi connu sous le nom de Sū Dōngpō; Shì était son míng, Dōngpō son hào. Chacun de ces trois types de prénoms - míng, zì, et hào - avait sa propre plage d'utilisation, dictée par les conventions de l'époque. Les chinois modernes n'utilisent cependant plus qu'un seul prénom, le míng.
Les noms de personne s'écrivent avec un espace entre le nom et le prénom et la première lettre de chaque mot est en capitale. Rappelez-vous en lisant les exemples ci-dessous, classés en fonction du nombre de syllabes, que le nom de famille vient toujours en premier.
- 1 + 1
- Zhāng Fēi
- Qū Yuán
- Huáng Xīng
- Léi Fēng
- 1 + 2 (Il s'agit de la forme la plus commune pour les noms modernes)
- Huò Qùbìng
- Qī Jìguāng
- Sūn Zhōngshān
- Zhōu Enlái
- 2 + 1
- Sīmǎ Qiān
- Dōngfāng Shuò
- Zhūgě Liàng
- Ōuyáng Hǎi
- 2 + 2
- Sīmǎ Xiàngrú
- Huángfǔ Wúyì
- Ōuyáng Yúqiàn
- Sītú Huìmǐn
Dans le passé, les femmes chinoises Han utilisaient habituellement le nom de leur mari et leur propre nom ensemble. En les écrivant de cette façon, les deux noms de famille sont reliés par un trait d'union:
- Zhāng-Luó Yùxiù
- Wáng-Guō Guìyīng
Voici trois remarques importantes concernant les noms formels:
Auparavant, il était courant de séparer les deux syllabes d'un prénom Han par un trait d'union, comme: Zhōu Ēn-lái. Ce n'est pas considéré comme un usage standard dans le Hanyu Pinyin. Le prénom est une entité unique et ne doit pas être brisé ; d'ailleurs, l'utilisation du trait d'union pour préciser les limites des syllabes est totalement superflue. Pour ces raisons, le Hanyu Pinyin n'utilise pas le trait d'union de cette manière.
Comme l'ordre du nom de famille et du prénom dans un nom chinois Han est à l'opposé de celui qui est utilisé dans de nombreux pays occidentaux, les noms Han sont souvent source d'erreur chez les personnes d'autres nationalités. Les noms dans lesquels le nom de famille et le prénom sont tous deux monosyllabiques sont les plus susceptibles d'être inversés par inadvertance : un occidental, par exemple, en voyant le nom Fāng Yáng supposera sans doute que Yáng est le nom de famille plutôt que Fāng. Afin d'éviter toute confusion, il est conseillé d'utiliser la technique généralement reconnue au niveau international, c’est-à-dire de mettre en lettre capitale tout le nom de famille, comme ceci: FĀNG Yáng, LIÚ Jiànguó.
Les gens de toutes nationalités utilisent fréquemment des abréviations pour écrire leur nom. Comme les noms chinois sont déjà extrêmement courts, il est inutile d'adopter des abréviations pour ces derniers. Une autre forme de simplification - l'omission des marqueurs de tonalité - est utilisée lorsque les noms Han apparaissent dans les relations internationales: Zhou Enlai, ou ZHOU Enlai.
Les noms informels
Les noms informels regroupent les noms de plume, les noms de scène, les noms bouddhistes, taoïstes ou chrétiens, les pseudonymes et les surnoms. Comme aucune règle particulière ne régit ces noms, ils prennent toutes sortes de formes, certains peuvent aller jusqu'à dix syllabes de longueur, tandis que d'autres sont constitués d'éléments de chinois classique. Cette grande variété rend difficile d'établir des règles orthographiques. En général, les noms informels peuvent être divisés en deux catégories.
Les noms informels du premier type ressemblent aux noms formels dans la forme, et peuvent être séparés en nom et prénom. Ce sont généralement les noms de plume.
- Máo Dùn (nom de plume, un auteur chinois moderne et dramaturge)
- Dīng Líng (nom de plume, un auteur chinois moderne)
- Lǔ Bān (nom professionnel, un maître charpentier de la période Chunqiu)
- Zhāng Sān (surnom, San signifie trois)
- Méi Lánfāng (nom de scène, un acteur d'opéra de Pékin)
- Sēng Yīxíng (nom bouddhiste, un astronome de la dynastie Tang)
- Wáng Tiěrén (surnom, homme de fer Wang)
- Zhāng Bǐdé (nom chrétien, Bǐdé est Peter en chinois)
Les artisans qualifiés de toute profession ont des surnoms qui reflètent leurs compétences: Wáng Pàngyā (canard gras Wang) est célèbre pour son habileté dans la préparation de plats de canard, Nírén Cháng (figurine d'argile Chang) pour son habileté à fabriquer des figurines d'argile. Les noms de ce type peuvent être séparés en nom et prénom, et écrits en conséquence.
Les noms informels du second type n'ont pas de ressemblance avec les noms formels, et ne peuvent pas être analysés sous la forme de nom et prénom. La façon la plus simple d’appréhender leur forme écrite est selon les syllabes: les noms de trois syllabes ou moins sont écrits en une seule partie, tandis que les noms de quatre ou plus sont séparés en plusieurs mots.
- Bō ("Vague", nom de plume)
- Hǎi ("Mer", nom de plume)
- Lǜzhū ("Perle vertel", nom de scène)
- Mòchóu ("Ne t’inquiète pas", surnom)
- Dōngdōng ("Est Est", nom d'enfant)
- Chūnshēng ("Né au printemps", nom d'enfant)
- Nézhā (nom d’une divinité)
- Gōngsūn Dàniáng ("Tante Gongsun", nom de scène)
- Luòtuo Xiánzi ("Chameau Xiangzi", surnom)
- Lánlíng Xiàoxiàoshēng ("son du rire sur la colline aux orchidées", nom de plume)
- Yùgāng Sǎoyè Dàorén ("Le taoïste qui balaie les feuilles à Yugang", surnom)
- Gémìngjūn zhōng Mǎqiánzú ("Gage de l'armée révolutionnaire", surnom)